En 2024, le paysage des investissements a été profondément marqué par des événements majeurs. Les Jeux Olympiques de Paris ont incarné l’unité et l’innovation, tandis que la guerre en Ukraine et le conflit Israël-Gaza ont accentué les tensions géopolitiques. Parallèlement, la COP29 à Dubaï a permis d’afficher des engagements climatiques renforcés, mais le retrait des États-Unis de l’Accord de Paris a porté un coup à la coopération internationale, ajoutant une nouvelle incertitude aux enjeux globaux.
Les tendances actuelles révèlent une évolution significative des secteurs porteurs, avec notamment la montée en puissance des technologies de rupture, la transformation des marchés financiers et l’émergence de nouvelles classes d’actifs. Dans ce contexte, la question des choix d’allocation d’actifs et des stratégies d’investissement devient centrale pour les investisseurs soucieux de préserver et faire fructifier leurs investissements financiers.
Vous vous interrogez sur les meilleures options d’investissement pour cette année ? Nous analyserons ensemble les stratégies les plus pertinentes à adopter pour 2025.
En 2024, sur le plan économique, les situations n’étaient pas vraiment hétérogènes
L’exceptionnalisme américain
L’année 2024 a été marquée par un « exceptionnalisme américain », caractérisé par une croissance économique de 2,8 % soutenue par la consommation des ménages et les investissements des entreprises. Cette performance s’est traduite par une forte progression des marchés financiers (+20 % sur deux ans consécutifs pour les actions américaines), et une productivité en hausse, notamment dans les secteurs technologiques et industriels. Les politiques pro-business, combinées à la modération des taux d’intérêt par la Réserve fédérale qui les a abaissés à 4,75%-5,0%, ont consolidé cette tendance. Le marché du travail est resté dynamique avec un taux de chômage historiquement bas à 4,1%.
Cependant, les perspectives pour 2025 restent incertaines, notamment en raison de risques inflationnistes liés aux politiques protectionnistes et budgétaires du président TRUMP, qui prévoit notamment d’augmenter et imposer des droits de douane sur les importations globales, jusqu’à 60% sur les produits chinois. Ces mesures, combinées à une possible augmentation des dépenses publiques, pourraient contraindre la Fed à maintenir des taux élevés pour contenir les pressions inflationnistes, impactant potentiellement la stratégie d’investissement des acteurs économiques.
La stagnation de l’Europe
En revanche, l’Europe a souffert d’une stagnation économique, avec une croissance inférieure à 1 % dans la zone euro. Des difficultés structurelles, comme une industrie allemande affaiblie et un coût de l’énergie élevé, ont freiné les performances. La France et l’Allemagne sont confrontées à des tensions politiques qui limitent les investissements. Cette situation est particulièrement préoccupante pour l’Allemagne, première économie européenne, qui a enregistré une contraction de son PIB de 0,2% en 2024 (source : Destatis), principalement due à la crise de son secteur industriel et à la faiblesse de ses exportations.
La BCE (Banque centrale européenne), face à cette stagnation persistante, envisage d’assouplir sa politique monétaire en 2025, mais les effets attendus restent incertains. Les marchés financiers européens pâtissent de cette situation, avec des performances en demi-teinte et des investisseurs qui hésitent à placer leur argent dans la région, préférant des marchés plus dynamiques comme les États-Unis.
Le cas des pays « émergents »
Dans les pays émergents, la Chine traverse une période d’incertitudes économiques. Malgré des signes de stabilisation, le pays reste fragilisé par la crise immobilière et une faible consommation domestique. Les perspectives pour 2025 tablent sur une croissance modérée (4,5 %), mais les incertitudes persistent notamment face à une possible intensification des tensions commerciales.
Le plan de relance annoncé par Pékin, combinant des mesures budgétaires et monétaires, vise à stimuler l’économie, avec un accent particulier sur la couverture des dettes et les secteurs stratégiques comme les technologies vertes et les semi-conducteurs.
Marchés financiers : dynamique divergente
États-Unis
Les entreprises réalisent de bons profits, avec une croissance moyenne des bénéfices de 12% en 2024, mais les obligations (un type d’investissement) ne sont pas très attirantes à cause de la hausse des taux d’intérêt (+60 points de base en 2024) et d’un faible niveau de risque perçu. Cette situation, combinée à la forte performance du secteur technologique et à la résilience du marché du travail américain, a poussé les investisseurs à préférer largement les actions américaines, qui ont attiré 80 % des investissements mondiaux.
Europe
Les marchés boursiers européens ont progressé, mais à un rythme nettement inférieur à celui des États-Unis (sauf en France où le CAC 40 a reculé de 2,15%). Par exemple, en Allemagne l’indice du DAX a progressé de 20 % sur en 2024.
Les investisseurs institutionnels ont privilégié d’autres marchés. Les secteurs traditionnellement forts en Europe, comme l’automobile et l’industrie, ont particulièrement souffert des incertitudes et difficultés liées au contexte géopolitique.
Chine
Les valorisations boursières restent modestes, particulièrement sur les places de Shanghai et Shenzhen qui ont perdu des places en 2024, et leur redressement dépendra d’un soutien budgétaire accru et de mesures pour relancer l’économie citées précédemment.
Perspectives pour 2025 : entre prudence et opportunités
Macroéconomie : investir son argent en 2025
Les États-Unis bénéficient d’une économie équilibrée, mais les valorisations actions et obligations y sont jugées tendues. Cependant, un risque accru d’inflation se profile, ce qui pourrait non seulement freiner la baisse des taux d’intérêt aux États-Unis, mais pourrait également entraîner une légère remontée de ces derniers.
En Europe, la BCE devrait abaisser ses taux pour stimuler l’économie, bien que les défis structurels persistent surtout en France et en Allemagne. Les deux pays, moteurs de l’Europe, connaissent des difficultés de gouvernances et de stratégie économiques sur le long terme. Les choix stratégiques en matière d’énergie, de transition énergétique et d’investissement dans l’IA pénalisent le vieux continent.
La Chine amorce un redémarrage progressif via des plans de relance ciblés, mais le passage à un modèle de croissance plus durable demeure incertain.
Les classes d’actifs : Quelles actions investir en 2025 ?
Les actions U.S.
Les valorisations actuelles atteignent des niveaux particulièrement élevés, avec un ratio cours/bénéfices bien supérieur aux moyennes historiques. Dans ce contexte, il nous parait prudent de réduire progressivement la part des actions américaines, d’autant plus que les sept géants technologiques représentent désormais une part disproportionnée de la capitalisation boursière américaine.
Les actions E.U.
Il est important de bien cibler les entreprises qui peuvent connaître à ce jour des valorisations attractives. La sélection minutieuse de valeurs fera toute la différence, en privilégiant les entreprises disposant de fondamentaux solides, d’une bonne visibili
té sur leurs résultats et d’avantages compétitifs durables.Les actions chinoises
La Chine reprend progressivement des couleurs, portée par les multiples plans de relance du gouvernement qui injectent plusieurs milliards d’euros dans l’économie. Néanmoins, le pays fait encore face à de grosses difficultés structurelles, particulièrement sur le marché immobilier où la crise persiste, et doit composer avec le risque d’une intensification des tensions commerciales avec les États-Unis qui menacent d’imposer des droits de douane allant jusqu’à 60% sur les produits chinois.
Un risque subsiste
Depuis la crise obligataire de 2022, la détente sur les taux d’intérêt a redonné de l’attrait aux obligations. En Europe, les taux à long terme devraient continuer à baisser pour soutenir une croissance économique qui en a cruellement besoin.
Toutefois, un risque majeur demeure : une perte de confiance des investisseurs envers les gouvernements allemand et français si ceux-ci échouent à stabiliser leurs situations politique et budgétaire. En particulier, la dette française, jugée excessive, suscite des inquiétudes croissantes parmi les investisseurs internationaux. Il est important de rappeler que 50 % de cette dette est détenue par des investisseurs français, principalement via les fonds en euros des compagnies d’assurance, tandis que l’autre moitié repose entre les mains des marchés internationaux.
Adoptez une stratégie d’investissement prudente
Dans un environnement de marché incertain, nous recommandons une approche sécurisée en privilégiant les obligations de courte durée, limitant ainsi l’exposition aux risques de volatilité. Nous restons également prudents sur les actions, notamment américaines, face aux tensions géopolitiques persistantes qui alimentent l’instabilité des marchés.
Pour une stratégie d’investissement adaptée à votre situation, contactez notre équipe !